Pierrick de Chermont : Par-dessus l’épaule de Blaise Pascal

 
par André Ughetto

« Belle ouvrage ! », comme on dirait devant un travail d’artisan. 181 quatrains comme autant de tiroirs dont la numérotation, offerte en désordre (les trois premiers sont le 85, le 122, le 47) procède – explique l’auteur – d’un ordre d’inscription dans les carnets où furent notés leurs matériaux constitutifs. Ensuite leur arrangement obéit à un ordre que vint suggérer la lecture des Pensées de Pascal. Un tableau de correspondances entre les numéros des quatrains et ceux des fragments pascaliens, selon les deux éditions Brunschwig et Lafuma, permet de naviguer entre les ouvrages (au sens livresque du terme). On se sent alors pris d’une légère ivresse car les quatrains sont distendus par les versets qui les composent. De sorte que l’on est à la fois dans le poème (évocateur de mille idées et sensations) et dans la quotidienneté dont il émane – son milieu « prosaïque ». Dans les limites qui nous sont imparties donnons le seul exemple de ces deux admirables versets :
« La joie que j’éprouve aujourd’hui doit beaucoup à l’avoine / qui vacille, à sa tige pleine d’ivresse et de soleil. // Au foin coupé, au sonneur qui sommeille sur le versant / de la colline ! Tant d’extase dans l’abandon de soi ! »




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Corlevour / Revue Nunc
156 p., 21,00 €