par Pierre Parlant
À ce jour, nous disposions de deux traductions du Voyage en Arménie de Mandelstam. Celle d’André du Bouchet1 et celle de Claude B. Levenson2. Au moment où les éditions La Barque décident de proposer une nouvelle traduction, nous viennent à l’esprit les deux principes de toute retraduction tels que Jean-Patrice Courtois les a clairement énoncés dans son avant-propos à un ouvrage collectif 3 : « un principe de langue et un principe d’histoire ». Retraduire, c’est à la fois retravailler la question du passage d’une langue vers l’autre et justifier ce travail à la lumière du temps qui a passé. Cette nouvelle publication est très convaincante. Efficace, élégante, elle offre de surcroît les poèmes que Mandelstam écrivit à l’occasion de ce voyage. Malgré les ravages de l’époque, persiste la joie, homogène à la vie, chez un poète qui cherche « à connaître le temps du lendemain, pourvu que lui-même arrive à déterminer sa propre couleur. »
1. Mercure de France, 1984 (réed. 2005).
2. L’Âge d’homme, 1989.
3. De la retraduction, Jean-Patrice Courtois (s.l.d), La Lettre Volée, Bruxelles, 2014.