Nicolas Tardy / Frédérique Loutz : Vases communicants canopes

 
par Julien Le Gallo

À l’écran, des dessins de Frédérique Loutz se succèdent, chacun prenant appui sur la forme du précédent. Une chaise lattée vient se prolonger d’un squelette, dans le bassin duquel s’incruste la pointe d’un pied ; plus loin c’est la forme d’un lapin qui se superpose à celle d’un sexe masculin. « Une série de transformations devient style », énonce le texte, lu en voix off et sans affect. L’un de ses mots trouve parfois son illustration tardive à l’image. Plus régulièrement, c’est le dessin qui l’anticipe : des yeux cernés, une bouche ouverte apparaissent avant d’être repris dans le texte. Nicolas Tardy précisait dans le Cahier du refuge les étapes de la création de l’œuvre, qui en éclairent la dimension dialogique : « Frédérique Loutz – dont des notes prises face à des reproductions de certains de ses travaux furent le déclencheur de ce texte – a ensuite fait un dessin (sur calque) pour chaque paragraphe, en partant d’un mot extrait de celui-ci. »1 Texte et dessin ne se répondent pas seulement terme à terme, la recherche d’une correspondance formelle semble avoir aussi guidé l’écriture. Les phrases virent ainsi régulièrement de bord, se contractent dans des zeugmes ou pivotent autour de mots à double sens, soulignant en retour avec force le travail très grammatical de Frédérique Loutz.2




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Contre-mur
DVD 23 mn, 20,00 €
couverture

1. Cahier du Refuge 225, p. 21

2. « Des perturbations sur plusieurs lignes forment un plan de carrière incliné régulièrement. » « Voir les épreuves n’en était pas une. » « Une descente de police de caractères. La révélation d’une silhouette, d’une surface de projection. Le héros est une éponge » (transcription d’après la vidéo).

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Tirage à 50 exemplaires. Chaque pochette a été réalisée à la main par Frédérique Loutz.