Albane Gellé : Où que j’aille

 
par Antoine Emaz

Livre de deuil, mais pas de souffrance ou de séparation violente : une absence apaisée devenue présence analogue à celle d’un ange gardien, constante, légère, sans jugement, seulement là, qui « accompagne ». Le lecteur n’apprendra qu’à la fin, par une mention discrète, qui est cet absent aussi fidèle à l’auteur que son ombre bienveillante et bénéfique même si elle n’a aucun pouvoir manifeste. La même séquence est reprise au début et à la fin du livre, comme une sorte de clé : « Tu voyages avec moi, tu n’es pas encombrant. / Où que j’aille. » Cette courte suite de poèmes en prose est émouvante dans sa simplicité et sa justesse de ton, sa ligne claire. On entend la vie qui va malgré la blessure, avec elle, dans un élan vers le bonheur comme cette « autre maison » où « la forêt sera au bout des doigts ». Les dessins d’Anne Leloup, abstraits ou rappelant des formes végétales, contribuent à l’aspect aérien de ce livre tout en mouvements autour d’un manque qui ne pèse plus. « Il y a des ponts et nous passons, quelqu’un quelqu’une marche un peu vite pour aller de l’autre côté. Et toi de quel côté es-tu, pendant longtemps je t’ai cherché. Aujourd’hui je te parle. »




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Dessins d’Anne Leloup
Esperluète
20 p., 8,00 €
couverture