Lisa Robertson : Brouillon de voix off pour une vidéo en boucle écran divisé

 
par Alain Cressan

« Ceci est un concept. » On pense à une installation vidéo – et je ne peux m’empêcher de voir ce très beau texte ainsi, plus que je ne le lis ‒, dont on n’aurait que la voix off. Chaque énoncé est répété d’une façon qui semble aléatoire, un brouillage du son, s’entrecroisant, en romain ou italique entre guillemets, selon le contexte.
Le pronom « elle » est au centre de ce tissage, interroge l’être-femme, la place et la construction du féminin : « Elle sera le pronom de son analyse », « Elle, son pronom est une sédition non reconnue comme telle », dans la distanciation grammaticale. Mais « La femme n’est pas en soi un contenu », d’où le questionnement sur l’espace du genre dans le genre : « Elle n’a pas été humaine. » Dans une dimension politique, psychanalytique et philosophique, l’énoncé pose et interpelle, par avancée circulaire, à la tangente du toucher-juste.
« Elle s’élève en spirale, frénétiquement. »




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Traduit de l’anglais (Canada) par Pascal Poyet1
contrat maint
8 p., 5 timbres
couverture

1. Qui traduit aussi, de Lisa Robertson, Cinéma du présent, au Théâtre typographique.