Dictionnaire Rimbaud

 
par Jean-Pierre Bobillot

Eh bien, ce n’est pas une réussite ! On pouvait d’ailleurs s’en douter, le prolifique polygraphe Baronian, autoproclamé « l’un des spécialistes rimbaldiens [sic] les plus réputés », ayant naguère commis une inconsistante et inutile n-ième bio du petit prodige carolopolitain1. Si de véritables connaisseurs ont donné quelques articles bien venus2 – tels ceux de Doriane Bier, intitulés « Mélodies » et (c’était risqué !) « Chanson française », – que de notices creuses, contestables ou mal informées – à l’instar de celles, consacrées à tel ou tel poème3 sur lequel elles ne disent quasiment rien, signées Jean-Marie Méline, l’un des pseudos de… Baronian !
Apparemment allergique au mot liberté pour peu qu’il se trouve associé au nom de Rimbaud, André Guyaux tranche : si le « vers libre » des années 1880 « procède d’une libération du vers et même d’une intention de le libérer », Marine et Mouvement ne peuvent être que poèmes en prose… Ah bon ? Celui qui s’entêtait « à adorer la liberté libre », pour qui « les inventions d’inconnu réclament des formes nouvelles », serait donc étranger à toute libération du vers et sans intention de le libérer ? À qui veut-on faire avaler ce non-sens ?




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Sous la direction de Jean-Baptiste Baronian
Robert Laffont
« Bouquins »
768 p., 29,50 €
couverture

1. Rimbaud, Gallimard, « Folio biographies » no 58, 2009.

2. Tels Jacques Bienvenu (justement !), Olivier Bivort, Éric Dussert, Yann Mortelette, Denis Saint-Amand ou Jean-Luc Steinmetz…

3. « Mes Petites amoureuses » : non, l’unique hypotexte n’en est pas « Les petites amoureuses » de Glatigny… « Les Assis » : pourquoi opposer telle à telle interprétation, caricature et cryptage obscènes comptant parmi les armes favorites de Rimb contre « bourgeois » et « bureaux » ? Etc.