Claude Viallat : Écrits

 
par Gérard-Georges Lemaire

Claude Viallat n’est pas un poète et n’en a jamais eu la prétention. Même pas en peinture : jamais il ne parle de « poésie » à propos de ses travaux. Mais, au milieu de ses textes classés sous la catégorie « théorie », ce qui me semble abusif, on trouve certains textes qui prennent un caractère poétique. Au début, il ne s’agit que des éléments servant à faire ses compositions, et leur description, réduite à une pure énumération, prend un tour poétique car chaque fois il a une idée curieuse, fait un choix étrange, associe des matériaux déroutants. Et dans les quelques messages adressés à son épouse, Henriette Pous-Viallat, il révèle une veine lyrique qu’il n’a eu de cesse de pourchasser. Dans ce livre très complet où l’essentiel de ses écrits est accompagné de nombreux entretiens et aussi de dessins, Viallat finit par se démasquer. Il avoue sans complexe aimer passionnément la tauromachie, en revanche, il est très pudique dans la relation à son œuvre. Et quand il lève la garde, il se révèle plus sensible, plus proche d’une écriture et à l’inverse de ce qu’on qualifie de « théorique ». En somme, Viallat, qui a voulu pousser à ses extrêmes les principes de Support / Surface, finit par considérer ses toiles et ses galets comme des objets d’une authentique poésie, créée grâce à de nouveaux axiomes.




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Ceysson
480 p., 28,00 €
couverture