Bernard Desportes : Irréparable quant à moi – André du Bouchet

 
par Antoine Emaz

Dans ce livre pour André du Bouchet, en amitié, Bernard Desportes rassemble des textes divers, datés de 1997 à 2013 : souvenirs, lettres, courts essais… Cette variété formelle d’écriture ne résulte pas seulement d’un geste de collection, c’est une autre façon de rejoindre le « chaos », le fragment et l’éclat, le discontinu de cette « œuvre en friche », le motif de la route et de la marche, l’instant comme parade à l’impossibilité du récit… Dans un texte court et lumineux, L’œil enveloppant de l’aigle, Desportes donne avec puissance et clarté sa lecture de du Bouchet : origine, enjeux et tensions, lignes de forces et de fractures, poésie inachevée, inachevable, mais par là même magnifiquement présente, libératrice et tragique, à la fois seule et croisant d’autres œuvres majeures  (Mallarmé, Joyce, Celan…).
« Cette amitié est pour moi une des plus belles rencontres qu’il m’a été donné de vivre », écrit Desportes. Mais ce livre refuse aussi bien l’anecdote triviale que le tombeau solennel. L’ami va au vif pour évoquer le poète, sans séparer l’homme de sa poésie : éblouissement « infini » de l’humain face au monde muet, « affrontement vital à la matière du monde ».




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Obsidiane
88 p., 13,00 €
couverture