Anne Houdy : Lucien Lucien

 
par Alain Helissen

Quand le père s’en va, Lucien reste seul avec sa mère qui, perdue autant que lui, n’arrive plus à l’assumer. Un jour, elle le met dans un train en partance vers une famille d’accueil sensée le garder pendant les vacances. Lucien, ça n’est sans doute pas son vrai prénom, encore moins son patronyme. Mais, lui dit Léone, on a gardé Lucien parce que ça allait bien avec tes yeux, ton paletot et le reste. Léone est, avec son mari Raoul, la famille d’accueil du petit Lucien, plus que jamais perdu. « Il faut savoir que dans ma tête, tout est inversé (…), c’est le gros foutoir. » Ne distinguant pas la droite de la gauche, l’enfant s’égare parfois sur le chemin de l’école. Il ne croise plus sa mère qu’en rêve et elle ne le voit pas. « Peut-être qu’il lui faudrait de la tendresse ? Si ça se trouve, c’est peut-être bien juste de ça qu’il est malade », s’interroge Léone, impuissante face à l’état de santé de plus en plus préoccupant de Lucien. Une ambulance va l’emmener dans un hôpital lointain, Pavillon des Enfants... Si cet ouvrage d’Anne Houdy appartient bien au registre du roman, la poésie y est omniprésente, dans les non-dits d’un récit découpé en chapitres brefs, trempés d’une émotion soutenue.




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Alice éditions
128 p., 11,50 €
couverture