Sapho : Blanc

 
par Marie-Florence Ehret

De quelle mémoire blanchie sont extraits les poèmes de Sapho ? De quel silence les cris ? De quel sud rêvé, de quelle passion sont-ils la cendre ? Abstraits ou bien gonflés d’images. Les paupières voiles enflées Barques de vos yeux Les signes jouent avec eux-mêmes, redondant le dit du vu. L’impossible blanc se décline en ombre qui caresse et soleil qui crie. Le poème dit aussi le philosophe, le nomme Jacques D, Jacques Derrida, venu du même paysage de sable, il dit le fils qui s’occupe de poésie et d’une langue. Elle, le poète, dit je suis mendiante grenouille et reine. Elle dit cette fureur rouge / de juive arabe qui me vient / devant ces robots parleurs. En un long poème entrecoupé de silences pages blanches elle dit le désir de dire ce qui ne se laisse pas dire. Ce qu’ailleurs elle chante. Ce je, ce moi qui s’attache et s’arrache. Au bord de rien.




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Bruno Doucey
64 p., 12,00 €
couverture