Sophie G. Lucas : Carnet d’au bord

 
Par Alain Helissen

De l’été 2011 à avril 2012 Sophie G. Lucas a tenu un carnet, à raison d’un poème par mois. Elle y évoque son abandon, depuis une année déjà, de l’écriture : « Pas même quelques mots pour me secourir (…) je ne peux plus écrire à partir de moi ». C’est pour elle comme avoir perdu « son intérieur », son identité. « Je ne prends la parole que dans les mots écrits » parce que « parler c’est se diluer, se perdre ». Ce petit carnet d’au bord tente de renouer avec l’écriture mais la source paraît tarie, qui prenait son origine dans le corps même. Sophie G. Lucas « s’accroche aux mots comme elle s’accroche aux branches ». « J’ai épuisé mon sujet », écrit-elle, et « dans le miroir, il y a un trou à la place de mon visage ». Animant un atelier d’écriture dans une prison, elle retrouve cet enfermement contre lequel elle lutte depuis longtemps. Quittera-t-elle ce « bord » où elle se tient, absente d’elle-même ?




Share on FacebookTweet about this on TwitterPin on PinterestShare on TumblrEmail this to someone
Potentille
32 p., 7,70 €

couverture