Ponge et ses lecteurs

 
Par Luigi Magno

L’œuvre de Francis Ponge montre par moments une conscience explicite du fait que « La parole est moitié à celui qui parle moitié à celui qui l’écoute »1 et cette évidence permet d’asseoir la relation interlocutoire, envisagée comme une expérience efficace du texte par le lecteur, parmi les termes fondateurs de sa poétique – avec, notamment, le « parti pris des choses » et le « compte tenu des mots ». Ponge et ses lecteurs rend alors très bien compte des mouvements et des changements de cette conscience. Les cinq essais critiques ici réunis balaient la question aussi bien dans une perspective interne aux textes (positions d’auteur, place ménagée au lecteur potentiel, réel, fictif, « spécifique » et à l’acte de la lecture) (Coste, Auclerc, Gorrillot) qu’à partir de leur réception historique (Kaufmann, Gleize). Un choix de 55 lettres, tirées de la correspondance inédite de Ponge avec son père entre 1916 et 1922, agrémente, logiquement (« Le Faire ce que l’on Dit »)2 et en actes, les interventions critiques.




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Sous la direction de Benoît Auclerc et Sophie Coste
Kimé
224 p., 22,00 €

couverture
                         

1. Montaigne, Essais, III, 8.

2. Ponge, Pour un Malherbe dans Œuvres complètes, Gallimard « Pléiade », t. II, p. 176.